SAO LUIS - J'ai la guitare qui me démange...

De retour à Sao Luis, nous dénichons un petit hôtel avec piscine à l'accueil chaleureux et souriant et croisons le soir, Jean-François, suisse géologue ancien soixante-huitard naturiste (mais ça nous l'apprendrons à nos dépens...), que nous avions brièvement rencontré au cours de notre périple. Pris de sympathie pour nous, il décide de nous rejoindre à notre auberge et de nous faire partager, le soir venu, ses talents de guitariste. Au programme: de la bossa nova et du Georges Brassens. Ce Jean François est, donc, fort sympathique, mais nous découvrons vite qu'il a une fâcheuse tendance à changer régulièrement de slip sans se soucier forcément de ceux qui l'entourent! c'est donc sans aucun scrupule qu'il arpente la chambre a demi nu pour aller aux toilettes, enlève son slip de bain en sortant de la piscine pour se changer...

MARANHAO - Parc National des Lençois do Maranhenses

155 000 hectares de dunes
Un 4x4 (amphibie par moments ! )
Le silence complet.
Un "Sahara" blanc se dresse, majestueux, capturant par endroits des lagons d'eau de pluie aux eaux turquoise et émeraude où l'on plonge avec délice.
Nous avons le souffle coupé.
La suite en images.

Farniente

MARANHAO - Sao Luis

Dès l'aéroport en "préfabriqué", dont le tapis à bagages est réduit à une table recouverte d'une nappe, jusqu'à la manière dont les gens nous dévisagent dans la rue, tout à Sao Luis nous parait étrange.
Le Routard nous avait promis un centre historique hors du commun, nous trouvons une succession de maisons coloniales décrépies et complètement laissées à l'abandon, une misère évidente et une augmentation générale des prix incompréhensible.
Trêve de lamentations, nous allons siroter tranquilement un petit jus en terrasse, jusqu'à ce qu'un galant personnage vienne nous faire une tirade sur la taille anormale de nos mollets, qui serait celle "d'un homme qui aurait bu trop de cachaça" avant de répéter "jambon, jambon", en pointant du doigt l'objet du dégoût.
Pour couronner le tout, les gens de l'hostel se démènent pour décrocher la palme de la mauvaise humeur, observent nos faits et gestes du coin de l'oeil ( l'autre étant perpétuellement rivé sur la télénovela locale ) et une cliente nous prend en grippe parce que les pluies torrentielles nous ayant obligés à faire sécher notre linge à l'intérieur, font se transformer selon elle, l'hôtel en "favela".
Malaise.
Heureusement, Sao Luis nous livre ses secrets à la nuit tombée.
Malgré les averses, les petits stands de "comida caseira" illuminent la rue, le centre se remplit de lycéens et d'amis qui se retrouvent pour fêter la fin de la semaine.
Dans le marché central, un groupe de pagode (un dérivé de la samba) fait résonner banjos, cavaquinhos et autres percussions. Les bouteilles de Brahma se succèdent et sont propices à de nombreuses rencontres :Rasta et son fils Tiago s'improvisent tuteurs d'un soir pour nous enseigner les rudiments de la samba, rapidement rejoints par Sue-Ellen (oui oui oui) qui termine aussi la soirée en notre compagnie.
Les amplis et les groupes locaux donnent vie au centre.
A l'aube, on part pour le Parc National des Lençois. Si on arrive à se lever.
Jeu de dominos sur la place de l´église
Groupe de pagode

Praïa da Pipa : sur la plage abandonnée, dauphins et cocotiers

A Praia da Pipa nous rencontrons sans le savoir notre colonie d'une semaine : Marie, 38 ans, de Biarritz, Teddy, le Normand de 22 ans toujours en voyage et particulièrement attachant avec ses cahiers de petits mots, son style ecclectique (et sa découverte du Zovirax contre l'herpès....!), José le Portugais de Porto, toujours partant pour jouer à nos petits jeux bidons, Antonio l'Italien bisexuel, Pablo, le Suisse espagnol, Jordan le bon pote de Honfleur, Kevin, Français expatrié au Québec, Alexia l'Italienne, Yann, l'Argentin docteur en Physique qui parle merveilleusement bien français, deux assistantes sociales de Sao Paulo en vacances et Eddy le gérant de l'hôtel de 31 ans, adorable et à nos petits soins, qui fricote allègrement dès le 1er soir avec Antonio!!!. C'est donc tous ensemble que nous prenons plaisir à aller à la plage, partager des caïpirinhas, caïpifrutas et sortir dans des bars avec musique samba et reggae "ao vivo"! ( live).
C'est au départ de la plage des Golfinhos que nous partons directement prendre un modeste bain avec ... les dauphins!!! On vous le jure, ils passent à moins de deux mètres de nous dans ces eaux dont l'accès est libre (oui oui libre...ça existe!). Vraisemblablement le dauphin est mélomane et quand les petites sirènes que nous sommes s'essaient à la vocalise, Flipper pointe son bec! (Avec une préférence pour Aviaoes da Foro "Vou nao, quero nao...")
Les après midis se partagent entre les vagues de la Praia do Amor et des dégustations de glaces gargantuesques aux parfums enchanteurs d'Acerola, Tapioca, Cupuaçu et Caja. Le soir nous retrouvons notre MJC locale où nous assistons à des entraînements de hip hop et de capoeira.
De là a lieu une session mémorable de Capoeira pour les Nuls ... Chloé, Florine et Aurélie sont parties pour une heure et demie d'étirements, assouplissements, cardio, et lancers de jambes (plus haut que les oreilles, merci, sens des aiguilles d'une montre, avant, arrière.... Aaaaaaaaaaaaaaaaaaachevez moiiii)! Un bon décrassage qui se paye les trois jours suivants en courbatures incompressibles... Dehors les mous du genou, on vous confirme que les abdos ne sont pas livrés en kit avec chaque paréo acheté!
Puis il est temps de partir...C'est avec difficulté, sous une pluie battante, trempés jusqu'aux passeports que nous partons atteindre le bus, direction Natal, afin de bifurquer vers le tarmac de Fortaleza où le vol pour Sao Luis nous attend.
Praia do Amor
 Question maillot, impossible de ne pas trouver son bonheur, encore faut-il assumer la libération de la fesse !
 Accouchement sans douleur? Non, cours "débutant" de capoeira !
Praia des Golfinhos : derrière l'écume, l'aileron
Les copains

In the mood for food : l'Açai na gelada

Spécialité culinaire du Brésil : un concentré de vitamines à base de la baie préférée des Brésiliens : l'Açai petite boule violacée aux faux airs de myrtilles servie de préférence gelée (avec une consistance de milkshake) et recouverte de muesli "granola", de rondelles de banane et de miel ou sirop de guarana, c'est selon.
Bref c'est frais léger et 0% de complexe, on en use et abuse, comme les sportifs : rien de tel après un footing sur la plage ou bien une séance endiablée de capoeira (mais ça on en reparle plus tard...)
On gardera également toujours en tête la prononciation bien rythmée et scandée de façon énergique "AAAaaa_çaAa_iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" à la manière des vendeurs de plage de Morro de Sao Paulo!

RIO GRANDE DO NORTE - Vers Pipa en Taxi

Nous quittons notre petit hostel d'Olinda pour rejoindre Praia da Pipa, un spot de plage trouvé par les hippies dans les années 70, plus au nord. 
Alors que nous trainons lentement nos tongs vers l'arrêt de bus censé nous amener au Métro, puis à un autre bus... un taxi nous propose ses services acceptant de tasser nos cinq énormes backpacks et nous-mêmes dans sa Fiat Ducato pour les quelques 300 bornes qui nous séparent de notre destination. Le prix?  Rien à voir avec nos Taxis français, ici c'est "la débrouille". Du coup, la somme équivaut au triathlon urbain (bus-métro-car) qui nous attendait à l'origine... 
Pas peu fier de sa prise, notre Paulo, fait la tournée des copains pour exhiber la belle brochette de françaises qui se trouve sur sa banquette arrière  !
C'est donc à six que nous démarrons un trajet pour le moins épique : comme il n'est pas toléré de dépasser le nombre de passagers, notre conducteur s'empresse de nous faire baisser la tête dès qu'il sent une présence policière ... ou jongle avec les vitres teintées qui s'ouvrent et se ferment en cadence... Peine perdue, nous voilà pris en chasse par les forces de l'ordre et écopons d'une amende, la ruse était imparfaite... Moment culminant : le passage tant redouté par Fanjio du barrage de contrôle de Joao Pessoa : on "échange" alors Vincent qui prend place dans la voiture de parfaits inconnus pour que l'on soit tous en règle!!! C'est sans encombre au final, un peu tassés à l'arrière néanmoins que nous voilà à destination, direction la Pousada Vera : My House qui sera notre toit pour presque une semaine. 
Paulo, le regard bidirectionnel mais néanmoins attentif.
Borracharia : Point d'échange de Vincent.

PERNAMBOUCO - Olinda

"Oh linda !" ont déclaré les portugais en débarquant dans cette petite ville située à six kilomètres de Récife et on est bien d'accord avec eux.
On a débarqué ici à la nuit tombée, et nos pas nous guident vers une petite poussada avec piscine, palmiers et hamacs devant lesquels on pousse des "oh" et des "ah" avant de gagner notre chambre !
Depuis nos transats dans lesquels on s'octroie un peu de repos on regarde un défilé de rockeurs chevelus qui descendent des binouzes et rient "gras" en attendant le concert d'Iron Maiden, qui se déroule le soir même...Pas vu ça au Brésil depuis 1986 !
" Vous aussi, vous allez au concert ?" nous demande l'un d'entre eux, entre deux "bombes" dans la piscine?
"Euh non, non, nous on vient pour le centre historique classé au patrimoine de l'UNESCO..."
Définitivement, on est des petits joueurs...
Plus tard, nous rejoignons donc l'objet de notre intérêt, armées de nos carnets de croquis, et découvrons une petite ville toute en couleurs, où le temps semble s'être arrêté. Et tandis que nous aperçevons au loin les lumières des tours et des autoroutes de Récife, nous décidons à notre tour de laisser s'égrainer les heures, assises sur un banc, en commentant les va-et-viens des chiens et des vieilles dames.
Qu'il est bon d'éviter les grandes villes !

A l'auberge, nous faisons aussi la connaissace d'Alain, Bruxellois en vadrouille et sacré personnage, qui nous conte ses aventures en Bolivie, autour d'un barbecue. Tout en éclusant généreusement son pack de bière avec nous, il nous décrit le moyen age, parle de douche glaciales dans le désert, de semelles en laine, de couvents glauques avec des images de petits Jésus ensanglantés, de bus de nuit embourbés, de pare-chocs qui tombent.... et nous développe parallèlement  une théorie sur le fait que, lorsqu'on mange un épis de mais, on est voué à faire un "caca qui flotte", selon ses termes. (Pardon Maman _ Pardon Papa...!)
Bref, c'est épique, on est morts de rire, et à la fin, notre attention est définitivement aiguisée.

Fin du message, il fait 35 dégrés à dix heures, je pars me prosterner devant un ventilateur avant de ruisseler complètement sur le clavier.

BAHIA - Salvador "LEMBRANCA DO SENHOR DO BONFIM DA BAHIA"

Petits "fitas" porte-bonheur de Bahia dont chaque couleur a une signification...et offerts par les bahianais dans les rues, en signe de bienvenue.