Trinidad, le retour

Trinidad nous marque tellement que dix jours plus tard, un billet d'avion échangé et un visa prorogé... nous y revoilà ! Cette fois, bien résolues à prendre des cours d´Espagnol, nous contactons Barbara, une prof particulière. Tous les jours deux heures de conversation, concentration, grammaire et conjugaison ponctuent ainsi notre pélerinage dans la ville phare de la région de Sancti Spiritus. Et après chaque cours, pour se détendre les neurones sans perdre le rythme, direction la casa de la cultura pour une petite session salsa avec Osdanys et Yeranni.
Profitant désormais des bons plans de nos amis, nous prenons nos appartements chez Cari, une petite casa pas chère du tout, dans laquelle nous cuisinons à la cubaine les emplettes du marché.
 
Notre plat favori, les tostones, des bananes plantains écrasées, frites et refrites.

Une bien jolie maison !

Si les jours se suivent et ne se ressemblent pas, il n’en est pas de même des intérieurs cubains… Coup du hasard ? C’est que l’on pense d’abord, lorsque, à de multiples reprises nous nous  retrouvons  devant des cadres similaires suspendus  côte a côte, un modèle de salon de jardin unique à travers tout le pays et des chambres qui semblent appliquer point par point le manuel  “ Vivre dans le kitsch, en 100 leçons”.
Mais à force d’arpenter  les magasins, dont on arrive à compter les articles en vente depuis la porte, on comprend qu’il n’existe tout simplement….rien d’autre ! Fidel et son frangin, qui possèdent tous les magasins de Cuba, ne semblent pas trop préoccupés par le renouvellement du catalogue. Du coup lorque l’on interroge nos hôtes sur l’intérêt de mettre plusieurs fois le meme tableau chez soi, on nous répond en toute logique “ ben les tableaux, ça marche en couple, sinon il y a un deséquilibre” … Mais c’est bien sûr!
Que le dieu de la déco bénisse Ikea pour ses bons et loyaux services auprès de la France depuis plusieurs années.
 

Vallee de Viñales

Accueillies premièrement par la chambre kitchissime d´Aquilina, notre nouvelle hôtesse, c´est pour nous un changement de décor des plus complets : la ville de Viñales dans son écrin de Mogotes (reliefs de type montagneux) et sa végétation luxuriante contrastant joliment avec le rouge profond de la terre. La visite de la vallée de Vinales vaut le détour notamment pour la rencontre de notre guide, l´inénarable Juan qui sur les kilomètres de ballade à travers champs, agrémente la visite de blagues et de références franco-cubaines bien choisies... Avec son chapeau de Buffalo Bill et son T-shirt négligemment relevé jusqu´au torse ( il faut bien s´aérer ! ), il recèle de connaissances sur les plantations et sur la vie à Cuba en général tout en se passionnant par nos modes de vie hexagonaux. Nous roulons en sa compagnie nos premiers cigares et le suivons chez l´habitant pour prendre un repas d´oeufs fritos, riz et yucca ( manioc ) et pommes de terre de la vallée.
Après deux jours de mise au vert que nous jugeons bien suffisantes, nous retournons "à la câââpitale"!

La visite chez la "viejita"

Alors qu’on sirote tranquillement une bière au rythme des sons de la Casa de la Trova, Yaimelys me confie à demi-voix qu’elle connait une femme, une “viejita”, qui lui a déjà fait des révévations avérées sur sa personnalité, son avenir… Face à mon scepticisme, elle me fait son éloge, m’assure qu’elle ne pratique pas la magie noire ( vraissemblablement très présente dans les rites afro-cubains ) et me fait une liste enflammée de tous les miraculés qui sont passés la voir. Puis de but en blanc me dit : “ Avec Florine, vous devriez aller la voir ”.
On se quitte avec la promesse d’y réflechir, sans grande conviction et peut-être un peu d’appréhension. Le lendemain, elle nous en reparle, on échange deux trois regards, et on cède.
Nous arrivons donc dans “ l’antre de la sorcière”, après avoir traversé les ruelles boueuses de Trinidad et attendons gentiment notre tour sur le pallier ( pensez-vous, l’endroit est très couru, il faut faire la queue !).La minuscule petite bonne femme nous reçoit dans sa chambre, parmi les images pieuses et les chapelets entrelacés autour de verres d’eau bénite. Chacune notre tour, elle nous demande notre prénom, nom et âge avant d’attaquer le travail. Elle se met à jouer avec quatre morceaux de coco, les lance plusieurs fois, pousse des cris de joie en regardant Yaimelys lorsqu’ils tombent tous à l’envers, épelle le nom du saint qu’elle vient d’invoquer, puis se recueille et recommence, sous nos yeux stupéfaits.
Au bout d’une heure, lorque nos deux cas ont étés bien étudiés, elle nous rend son verdict, nous parle d’apects de notre personnalité, et à notre grande surprise, il y a beaucoup de vrai ! 
Pour nous aider a emprunter notre chemin idéal et remédier aux points faibles qu'elle nous a trouvé ( élargir l'ora amoureuse de Florine et palier un éparpillement général certain pour moi ), la viejita nous fait une ordonnance des plus singulières et nous demande de repasser le lendemain, le temps de fabriquer les amulettes que nous devrons désormais toujours avoir sur nous.
Suite à la consultation, nous partons donc en quête des ingrédients nécessaires au traitement qui nous a été prescrit. Rien de bien méchant, car pour améliorer notre suerte (chance), nous devons chacune prendre un bain de pétales de fleurs,  roses de toutes les couleurs pour moi, et lluvia de oro (sorte de boutons d'or) pour Flo, tout en évoquant le nom de notre nouvel orisha protecteur (saints dans la religion Santeria).
Advienne que pourra !