THE Macchu Picchu

Avant de partir bille en tête pour le Macchu Picchu, nous mettons au point un plan d'attaque digne de Pachacutek, qui va nous permettre une économie d'une centaine d'euros. En effet, la petite merveille inca étant accessible uiquement par voie ferroviaire, l'entreprise fort sympathique (et non péruvienne de surcroit ! ) qui exploite les rails a bien compris le concept de "monopole" et prend de manière complètement abusive les touristes pour des vaches à lait, raflant au passage le titre de "ligne la plus chère du monde"... Comme à défaut d'avoir les poches bien pleines, nous avons des jambes, nous optons donc pour la voie "alternative" : sept heures de minibus sur des routes étroites et sinueuses le long d'une falaise, suivies de trois heures de marche sur la fameuse voie de chemin de fer, qui nous permettent d'atteindre Aguas Calientes ( ville de départ vers le Machu Picchu) à la nuit.
Là, nous filons acheter nos précieux billets d'accès au site, dénichons un hôtel pour les quelques heures qui nous séparent de nore ascension et allons gringnoter un morceau dans l'un des médiocrissimes restaurants à touristes qui constituent environ 90% du village.
A 4h00 pétantes, après un laps de temps tellement court qu'on se demande si on a eu le temps de fermer l'oeil, nous sommes tirés du lit par le réveil ; trente minutes plus tard, nous voilà sur le pied de guerre pour gravir les fameuses 1700 marches - ou ce qu'il en reste- qui nous séparent du sommet.
Après un léger incident de "tas les billets? nan, et toi?nan... meeeeeeerde.... demi tour ! " (seulement dix minutes après le départ, une aubaine !) et deux heures de montée harassante, entrecoupée de pauses "attends, je suis trempée, je m'éponge", nous arrivons !
Un spectacle à couper le souffle : le soleil qui se lève et vient effleurer des ruines intactes autour desquelles circule une herbe grasse. Le tout suspendu sur une vallée silencieuse qui s'étend à perte de vue.
Malheureusement, pas le temps de nous extasier pour l'instant, car la vraie raison de notre lever aux aurores, c'est le Waynapicchu.Vous voyez, la grande montagne pointue que l'on voit derrière sur toutes les photos ? Eh bien c'est lui ! Et son accès est limité quotidiennement aux 400 premiers arrivants. Après une demi-heure à jouer des coudes parmi les agités du sac à dos, nous faisons partie des privilégiés. Une nouvelle série de bonnes vieilles marches nous attend et, bout d'une heure d'ascension ardue, souffle coupé et fessiers bien musclés, nous atteignons le sommet ! La vue est imprenable, nous dominons toute la vallée et surplombons le site.
Mille photos et une longue pause plus tard, nous entamons la descente, faisons un passage par la case "guide", histoire d'en savoir un peu plus sur la cité inca, puis reprenons nos 1700 marches, en descente cette fois jusqu'à Aguas Calientes.
Happy end dans les eaux thermales du village, qui ressemblent à une soupe humaine alimentée par la sueur de tous les randonneurs, mais à qui nos molets disent encore merci.
Stephane, Aurelie, Gwladys Flo, Chloé, Malou et Hanat

Du fil à retordre

Au Pérou, y a pas tortiller, on fait chauffer les aiguilles toute la journée. En gardant les moutons, les enfants, en papotant avec les copines ou même en marchant, on a la pelote dans le sang. Ni une ni deux, des mains agiles de petites bonnes femmes à l'age parfois canonique naissent bonnets, guêtres, mitaines, marionnettes à doigts de toutes sortes et autres singuliers objets dont l'usage reste encore à déterminer ( tels ces bien jolis masques de carnavals ci-dessous ) !

Cuzco

A peine un orteil posé dans l'Hospedaje Inca qu'une vue imprenable sur la ville endormie nous happe. Le petit pied à terre sur les hauteurs de Cuzco devient vite un "chez nous", animé par les allers et venues de Sebastiano, dix ans, préparant soigneusement sa coiffure avant d'aller à l'école, une portée de chiots dans leur niche et les monologues incohérents d'un écrivain suédois en mal d'inspiration.
Nous trottinons dans des ruelles rapidement familières oubliant jusqu'à l'appareil photo et, à la nuit tombée, organisons un barbecue internatonal ou retrouvons les compatriotes Mélody et William pour nous essayer à la vie nocturne cusquena.
La seule ascension de la pente vers notre "hostal" constitue un entrainement de champions avant le Macchu Picchu, que Chloé, Vincent, Flo et Hanat complètent par une journée rafting dans la vallée.
Notre petit hôtel, avec point de vue sur la ville


Lac Titicaca / Islas Ouro, Amantani y Taquilé

Une fois notre léger désagrément frontalier dépassé, nous continuons notre périple "Titicaca, tu l'as voulu, tu l'auras" et filons voir la vie insulaire côté péruvien. Premiere escale : " Ouro", que l'on peut aisément qualifier de cauchemard touristique. Un ensemble d'ilots en paille sur lequels des locaux simulent un mode de vie ancestral pour nous faire cracher des sous-sous à leurs moindre faits et gestes.
L'apothéose? Un trio de paysannes bariolées qui nous chantent "Vamos a la Playa" et " Sur le pont d'avignon" en guise de salut... Le tout est très photogénique, certes, mais....Au secours, fuyons!!!
Nous gagnons ensuite Amantani où nous passons une nuit, entassés chez une famille du coin, dont la maman nos cuisine des soupes à tomber par terre et des plats à base d'un fromage local caoutchouteux à souhait qui nous "couine" dans la bouche ! Mais à ce stade du voyage, camenberts et petits fromages de chèvres manquent tellement qu'on ne fait pas les difficiles !
Là encore, on nous fait participer à une prétendue "soirée locale" où nous débarquons en vêtements folkloriques prêtés pour l'occasion. Passé les dix minutes d'hilarité à nous regarder en pseudos péruviens, le spectacle est plutôt affligeant...Inutile d'en voir plus, nous rentrons nous coucher, d'autant que les collines tranquilles de l'ile ont largement offert de quoi rassasier nos yeux dans la journée !
Enfin, une ballade sur Taquilé, soeur plus modeste en taille qu'Amantani, nous donne un autre apperçu de la sérennité de la vie du le Lac. Des chemins bordés de maisons en boue sechée, des moutons gardés par des enfants, des petites criques....On traine un peu sur une terrasse, on resterait bien plus longtemps, mas le bateau n'attend pas !


Lac Titicaca / Isla del Sol

Copacabana, dernière étape en Bolivie, pour laquelle nous sommes rejoints par Hanat, un sixième compagnon !
Nous découvrons une petite ville balnéaire très touristique qui ressemble fortement à nos côtes françaises. Un petit port, des rues piétonnes, une pleiade de restaurants qui proposent la spécialité locale, la "trucha" (truite), fraîchement pêchée dans le lac...que nous ne tardons pas à goûter ! Puis nous embarquons en direction de l'île du soleil, où nous découvrons des collines entourées d'eaux claires... on se croirait presque dans les calanques! Monter, descendre, monter, descendre, la traversée est longue mais les paysages valent vraiment le détour

CLANDESTINOS

Difficile de s'imaginer, après deux jours à se ballader dans les iles et s'empiffrer de truite au bord du lac, que le passage de la frontière serait si mouvementé!!
Le Pérou étant actuellement en période d'élection, mineurs et paysans manifestent autour des frontières pour revendiquer -entre autres- de meilleures conditions de travail. Concrêtement, ils construisent des barrages de pierres et font le pied de grue au bord des routes pour empêcher le passage...et ça dure depuis des jours.
Impossible donc d'emprunter la voie terrestre pour rejoindre le Pérou : nous devons prendre un bateau et traverser le lac Titicaca.
Mais, horreur ! Pour des raisons encore obscures à ce jour, les bateaux en direction de Puno (ville Péruvienne en bordure du lac) ne partent pas...
Plan B.
Faire les 8 kilomètres qui nous séparent de la frontière Péruvienne, obtenir un tampon de sortie du pays, revenir sur nos pas, monter dans le premier bateau en partance pour le Pérou.
Alors que posons les pieds à Juli, un bled qui n'a sans doute jamais vu autant de touristes avant cette agitation, nous nous trouvons dans la plus grande clandestinité, n'ayant pu avoir le tampon d'entrée au Pérou. Deux possibilités s'offrent à nous : grimper dans le minibus d'un particulier au milieu de la nuit pour "fuir" à Puno lorsque les manifestants sont chassés par le froid nocturne OU attendre, et prier pour que le lendemain la situation s'améliore et qu'un quelquonque transport pointe le bout de son capot.
Comme la nuit porte conseil, nous prenons nos appartements dans un hostal bien miteux.
Au petit matin, SURPRISE!, ni bateau ni nus, seule une grosse poignée de manifestants qui hurlent autour de la place et sortent violemment les conducteurs de Taxi de leurs véhicules... "NO TRABAJO!!!".
Un rien inquiets, nous nous éloignons du centre et prenons un taxi pour gagner un village moins agité... Nous voilà donc à 6 (7 avec le conducteur) dans un break, Florine dans le coffre avec les sacs. Après trois minutes, le chauffeur évite de justesse un barrage de pierres, les manifestants nous courent après le véhicule en jetant des pierres !
Alors qu'on se croit hors d'atteinte, une fourgonnette nous rattrape, bloque la route, nous fait descendre et ... crève les pneus du taxi !
Les jambes flageolantes et le coeur bondissant nous effectuons donc les 2 kilomètres qui nous séparent du village, à pied et bien chargés.
Un second Taxi s'arrête à notre niveau. Un peu échaudés de notre première tentative, nous hésitons à monter mais il nous assure qu'il connait des petits chemins alternatifs... C'est reparti pour un tour !! Après une pause essence, une mini interview par Radio Onda Azul et "l'appel à un ami" du Taxi pour prendre la température du secteur, nous arrivons sans emcombres à Ilave, où nous prenons enfin notre bus pour Puno !

Trio infernal sur la Route de la Mort

A peine tirés du lit, on saute dans les tenues à peu près sportives (euh, on rappelle qu'on n'est pas suréquipés...) qui vont nous permettre de défier les 3000 mètres de dénivelé de la "Ruta de la muerte" des environs de la Paz, tristement célèbre pour le nombre de décès qu'elle enregistre chaque année. Le chemin est bordé de précipices impressionnant, sans rambarde aucune, le sol jonché de pierres de toutes tailles, avec quelques passages glissants et "aquatiques" sous des petites cascades.
Ironie du sort, on nous apprend le matin même que nous avons eu la bonne idée d'enfourcher nos vélos un vendredi 13... C'est un peu angoissées que Florine et Chloé montent sur leur vélo tandis que Vincent, dans son élément, s'élance dans la descente. On est un peu crispées mais au fur et à mesure des heures qui s'égrainent nous prenons confiance et telles des Jeannie Longo boliviennes, descendons de façon de plus en plus assurées...Ce qui ne nous aura pas empêché d'être toujours les deux dernières!!! Plus de peur que de mal, nous finissons nos 70 km de descente ravis et fiers de nous! En prime, nous faisons aussi la connaissance d'Hanat qui se joint à nous pour quelques jours supplémentaires.